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<title>Université d'été d'Hourtin</title>
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</center>
<blockquote>
<center><h2>Université d'été d'Hourtin</h2></center>
<p> Une table ronde sur le Logiciel Libre a été organisée par
la 22ème <a
href="http://www.crepac.com/calendrier/evenement.asp?numero=327">
Université d'été d'Hourtin</a>, France. Cet évènement est le
point de rencontre annuel traditionnel entre les représentants
du gouvernement et les sociétés et associations sur le thème
général de la société de l'information. Frédéric Couchet a
obtenu que nous soyons invités à la table ronde pour parler au
nom du mouvement Logiciel Libre.
</p>
<p> Étant donné qu'Olivier Ezratty de Microsoft était
présent parmi les orateurs, les discussions n'ont pas évité la
controverse. Pierre Breese, un défenseur bien connu des
brevets logiciels, était également présent.
</p>
<p> Pendant toute la discussion, les gens employaient "Linux" pour
"GNU/Linux", à l'exception de Frédéric Couchet, bien sûr.
J'ai corrigé ça pour éviter toute confusion. J'ai trouvé
remarquable que seul le terme "Logiciel Libre" ait été utilisé
pendant toute la table ronde.
</p>
<p><i>H. Le Guyader (modérateur)</i> : Le titre sur le
programme est "avantages et utilisations", mais sur mes notes
c'est "particularités et problèmes", ce qui est représentatif de
la confusion qui existe sur le sujet. Je suis heureux
d'accueillir M. Ezratty qui expliquera comment le Logiciel
Libre peut être intégré sur une plate-forme apparemment fermée.
(il présente tout le monde, n'ajoutant un mot que sur
M. Ezratty)
Dans mon activité professionnelle, je dois faire face à
l'alternative Logiciel Libre. Mon but est de terminer ce débat
en sachant que faire du Logiciel Libre.
</p>
<p><i>M. Joly (IBM)</i> : Nous portons de l'intérêt à GNU/Linux.
Nous avons des serveurs (45% du chiffre d'affaires), du
logiciel et des services. Nous avons besoin de systèmes
d'exploitations et GNU/Linux en est un bon. Nous constatons
une tendance qui influence le marché et nous nous sentons
tenus de la proposer à nos clients, et en même temps de
contribuer à l'évolution de GNU/Linux.
IBM vient au Logiciel Libre et spécialement à GNU/Linux
pour fournir du matériel utilisable.</p>
<p><i>H. Le Guyader</i> : Un logiciel ne tourne pas que sur PC.
Il y a aussi des logiciels embarqués dans beaucoup
d'appareils. Cette tendance décolle et il y a des compagnies
qui se pressent pour conquérir le marché. Est-ce que Frédéric
Couchet pourrait expliquer ce qu'est un Logiciel Libre ?
</p>
<p><i>F. Couchet</i> : La FSF a été créée en 1985 pour offrir
une alternative au logiciel propriétaire. Vous pouvez utiliser
le logiciel, étudier comment il fonctionne d'après ses
sources, le redistribuer, et le modifier pour qu'il
corresponde parfaitement à vos besoins. Cela crée une activité
économique indépendante et vivante. Le projet GNU est un
projet philosophique. Par exemple, MandrakeSoft est une
compagnie française qui combine l'aspect philosophique et
l'activité économique.
</p>
<p> Le Logiciel Libre est basé sur les lois défendant le
copyright pour faire correspondre au mieux la volonté des
auteurs et l'intérêt du public. Les brevets logiciels menacent
cet équilibre, mais ce sera le sujet de la conférence de
demain.
</p>
<p><i>H. Le Guyader</i> : Certains ministères ont créé des
portails pour aider les gens à comprendre comment et pourquoi
nous devrions passer au Logiciel Libre. Je m'interroge. La
mise à jour des licences coûte cher. Mais la stabilité du
Logiciel Libre est problématique. Et la liberté de modifier un
logiciel est une chose dont nous n'avons pas vraiment besoin,
si ?
</p>
<p><i>B. Jelowicki (Education) </i>: Je ne suis pas sûr de
pouvoir répondre à ça. Je suis venu parce que le titre était
'Avantages du Logiciel Libre', et je vous ai demandé de
présenter des défenseurs du Logiciel Libre parce que seuls des
défenseurs du logiciel propriétaire étaient invités. Je ne
comprends pas la problématique de ce débat et je ne comprends
toujours pas où il va.
</p>
<p> Pour l'éducation, l'avantage de la gratuité est avancé,
mais ce n'est pas le plus important. Nous faisons face à un
problème philosophique et d'indépendance, pas à un problème
financier. Pour les sociétés, l'installation des écoles en
réseau est un gros marché, et il n'y a pas beaucoup
d'alternatives. Nos ressources sont limitées.
</p>
<p> L'avantage du Logiciel Libre est qu'il peut être étudié,
ce qui n'est pas le cas du logiciel propriétaire. La plupart
des logiciels produits par l'Education ne sont pas très
largement diffusés, et il serait très logique de les rendre
libres. Certains pourraient devenir la base d'une activité
économique.
</p>
<p> Actuellement, nous enseignons aux étudiants les outils
Microsoft, et pas les outils libres. Pourquoi ?
</p>
<p> L'introduction de logiciels libres dans l'éducation n'est
aujourd'hui le fait que de volontaires, et il serait très
bénéfique d'accorder aux enseignants du temps et des stages
sur leur temps de travail pour qu'ils s'y forment.
</p>
<p><i>H. Le Guyader</i> : J'aimerais signaler que le groupe
d'origine des orateurs incluait IBM et Bull qui sont impliqués
dans le Logiciel Libre.
</p>
<p><i>B. Pinna (Bull)</i> : Si Bull essayait de faire du
chiffre sur le système d'exploitation, nous serions bien
ennuyés. Mais ce n'est pas le cas. Nous voulons accompagner
nos clients, et nous reconnaissons que le Logiciel Libre est
une alternative, parce qu'il représente un marché. Nous disons
à nos clients que dans certains cas le Logiciel Libre est
une alternative. A quel usage sera employé le Logiciel Libre
dans les administrations et les entreprises ? Nous le
recommandons pour l'infrastructure.
</p>
<p><i>H. Le Guyader</i> : Microsoft ne parlera pas en dernier.
Nous ne livrons pas les chrétiens aux lions à la fin. Les
Logiciels Libres et propriétaires peuvent coexister,
pouvez-vous nous en parler ?
</p>
<p><i>O. Ezratty (Microsoft)</i> : Le Logiciel Libre est un
phénomène visible depuis cinq ans. C'est une compétition
singulière. Il y a des composants juridiques et éthiques. Il y
a aussi des considérations économiques.
</p>
<p> Dans l'éducation, le Logiciel Libre est un
avantage. Microsoft doit changer de comportement pour s'y adapter.
</p>
<p> Quand nous évaluons un logiciel, nous comptons le gain de
temps qu'il permet et sa valeur d'usage : c'est notre échelle
de valeurs.
</p>
<p> Co-exister ? Comment ? Nous avons une image
négative. Nous adoptons les standards et nous contribuons aux
standards. Nous faisons face à un Internet évoluant
rapidement. Tout ce que nous faisons autour d'XML est d'ouvrir
Internet. Pourquoi ? Parce que nous voulons faire croître le
marché. De ce point de vue, nous avons un terrain commun avec
le Logiciel Libre.
</p>
<p><i>H. Le Guyader</i> : Et à propos des lois sur la
propriété intellectuelle ?
</p>
<p><i>P. Breese</i> : J'utilise le Logiciel Libre parce que
c'est du bon logiciel, par parce qu'il est libre. Je partage
également la définition donnée par F. Couchet. Les brevets ne
sont pas contradictoires avec cette définition, ils permettent
la modification du logiciel avec l'agrément de l'auteur.
</p>
<p><i>L. Dachary</i> (l'interrompt) : C'est un non-sens,
c'est contradictoire avec la définition du Logiciel Libre.
</p>
<p><i>P. Breese</i> : Et à propos des brevets logiciels ?
C'est une réalité ancienne. Il y a 40 ans, un brevet a été
enregistré (P. Breese a donné un exemple que je n'ai pas eu le
temps de noter). Bull vend pour des millions de francs l'usage
d'un brevet logiciel. Dans les années 70, le logiciel a été
exclu des inventions brevetables.
</p>
<p><i>P. Breese a été interrompu plusieurs fois, mes notes ne
sont pas complètes.</i>
</p>
<p><i>L. Dachary (s'adressant à B. Pinna)</i> : Comment
gérez-vous le fait que le choix entre le Logiciel Libre et le
logiciel propriétaire implique un choix éthique ? Est-ce que
vous dirigez vos clients vers des organisations compétentes en
matière d'éthique ? Sinon, comment gérez-vous ces aspects
éthiques quand vous vous adressez au gouvernement ou à
l'Education ?
</p>
<p><i>B. Pinna</i> : Nous n'imposons pas notre offre. Notre
motivation c'est de gagner de l'argent avec le logiciel. Nous
développons aussi des Logiciels Libres, nous ne sommes pas
contre. Nous ne pouvons pas être accusés d'être partiaux. Par
exemple, on a des gens qui utilisent Jonas (NdT : une
implémentation <i>OpenSource</i> de JavaBeans, produite par
une filiale de Bull), et ils en sont très contents.
</p>
<p><i>F. Couchet (s'adressant à P. Breese)</i> : L'académie
des technologies a mené une étude sur la brevetabilité des
logiciels sans recevoir Eurolinux, seulement Microsoft, IBM,
et les autres. C'est scandaleux.
</p>
<p><i>F. Pelegrini (ABUL, chercheur)</i> : Nos théories ne
sont pas brevetables, et les brevets logiciels sont un moyen
de les breveter. Je ne peux pas accepter ça.
</p>
<p><i>Anonyme (s'adressant à O. Ezratty)</i> : J'aimerais
signaler que dans les autres pays, le rôle des Logiciels
Libres est d'une importance majeure. Une filiale
de Microsoft s'est installé en
Océanie pour faire la chasse aux pirates et aux compagnies en
faillite. Le Logiciel Libre est un avantage, il exclut tout
piratage.
</p>
<p><i>H. Le Guyader</i> : Quels Logiciels Libres utilisez-vous ?
</p>
<p><i>Anonymous</i> : Principalement Apache.
</p>
<p><i>O. Ezratty</i> : La propriété intellectuelle doit être
protégée. Lorsqu'on cherche défendre la propriété intellectuelle
il peut se produire des accidents.
Un objet immatériel a un coût, de la même façon qu'un objet
matériel, ça ne doit pas être oublié.
</p>
<p><i>Anonyme</i> : J'aimerais savoir si chez IBM et Bull,
vous utilisez des Logiciels Libres en interne.
Vous fournissez également des services ; quelle part de votre
activité cela représente ?
</p>
<p><i>M. Joly (IBM)</i> : Nous n'avons pas d'offre pour les
utilisateurs finaux, nous n'utilisons des Logiciels Libres que
pour l'infrastructure. Les Logiciels Libres ne répondent pas à
tous les besoins.
</p>
<p><i>B. Pinna</i> : Nous n'utilisons pas de Logiciels Libres
applicatifs car il n'y en a pas. Quelle est notre part de
service sur les Logiciels Libres ? Je ne sais pas.
</p>
<p><i>F. Couchet</i> : Mais il existe des applications libres
pour les utilisateurs finaux, ce n'est pas réservé à
l'infrastructure !
</p>
<p><i>Anonyme (directeur d'une société de logiciels
propriétaires)</i> Comment gagnez-vous de l'argent avec le
Logiciel Libre ?
</p>
<p><i>F. Couchet</i> : L'économie passe de la vente de
licences à la vente de services. La société contribue au
logiciel et le temps des développeurs est facturé.
</p>
<p><i>O. Ezratty</i> : Microsoft représente 12% du
développement au monde. RedHat gagne de l'argent mais
n'échappe pas au phénomène de concentration, puisqu'ils
représentent 50% des machines GNU/Linux vendues au monde.
</p>
<p><i>J. Peyratout (ABULEDU)</i> : Je n'utilise que des
Logiciels Libres, dans une école primaire. Nous n'avons pas
d'argent, et nous ne connaissons rien à l'informatique. Nous
avions un problème. J'ai rejoint l'ABUL et l'AFUL, deux
associations qui m'ont proposé de résoudre ce
problème. C'était il y a deux ans. On a développé un outil
pour nos besoins, sur notre temps libre. Et nous avons
constaté que ça prendrait beaucoup de temps. Alors nous avons
cherché des financements, et des professionnels. J'ai déja
payé les développeurs, puisque j'avais besoin de leur
travail. Maintenant, quel mal y a-t-il à ce que d'autres
copient et utilisent notre outil ?
</p>
<p> Nous avons gardé les produits Microsoft, mais ils
disparaissent progressivement. Principalement parce que les
enfants ont du mal à les utiliser, à cause des formats fermés.
</p>
<p><i>P. Jarillon (ABUL)</i> : J'ai essayé d'obtenir les
spécifications du RTF, et j'ai vu plus tard que le format
avait été modifié de façon innattendue. Comptez-vous modifier
d'autres standards de cette manière ?
</p>
<p><i>O. Ezratty</i> : Les standards évoluent, c'est naturel.
Je ne peux pas vraiment répondre. Mais XML ne sera pas modifié
de cette façon, c'est le langage de l'interopérabilité.
</p>
<i><a href="mailto:loic@fsfeurope.org">Loïc Dachary</a></i>
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